Tôru Fujisawa à la rencontre de ses fans

C'est à l'occasion de sa venue en France pour Japan Expo Centre et Japan Expo Belgium que nous avons pu assiter à la conférence publique organisée par Pika, le 30 octobre dernier, à la FNAC Montparnasse. Tôru FUJISAWA revenait sur son oeuvre culte, GTO, mais aussi sur ses autres oeuvres et sa façon de travailler. Un moment sympathique où l'auteur s'est prêté au jeu des questions et où tout sourire il a signé de nombreuses dédicaces à ses fans, venus nombreux pour l'encourager. Voici un condensé des questions posées.

Bonjour monsieur Fujisawa, pouvez-vous nous dire comment est venue votre vocation de mangaka ?

Dès l'école primaire je voulais être mangaka. Dès que j'avais du temps libre je dessinais ça et là. Plus tard j'ai crée des dojinshi (manga amateur) et je les vendais lors de conventions. C'est courant au Japon de procéder ainsi en espérant vous faire remarquer par une maison d'édition.

Quels sont les mangakas que vous appréciés, qui vous ont inspiré ?

J'ai beaucoup d'affection pour Katsuhiro OTOMO, connu notamment pour son œuvre culte, Akira.

Pourquoi avoir choisit un professeur anciennement voyou ?

Parce que je trouvais cela intéressant et cela permettait de donner une autre image des enseignants. Moins sobres, plus cools.

Quels étaient vos liens avec l'école quand vous étiez plus jeune ?

En choisissant le milieu scolaire cela me permettait d'avoir un sujet qui parle à tous. Tout le monde est passé par là, même moi qui était un mauvais élève (rires) !

Pourquoi Onizuka use t-il de méthodes peu orthodoxes ?

D'une part car c'est drôle mais aussi pour souligner le fait qu'il y a de véritables problèmes dans l'enseignement. Attention je ne dis pas que les professeurs sont mauvais, je dis juste qu'il faut que certaines choses changent dans ce milieu.

Aviez-vous envie de créer des épisodes qui n'ont finalement pas vus le jour à cause des jeunes lecteurs ?

Vous savez la plupart des mangakas s'adaptent aux résultats des sondages (ndlr : sondages dans les magazines de prépublication). Les idées viennent suite à cela afin de garder le noyau de fans. Donc oui j'ai eu de nombreuses idées qui n'ont pu être réalisées au final.

Les fans sont venus en masse à la rencontre de l'auteur !

On remarque que GTO Shonan 14 days est plus dur que GTO...

Oui l'univers est plus sombre car l'on est hors du milieu scolaire. Néanmoins l'humour y est toujours présent, c'est un facteur important pour moi.

Que ressentez-vous pour Onizuka ?

Vous savez cela fait maintenant plus de 20 ans que je le cotoie, il est toujours présent avec moi, il fait partie de moi.

Comment le voyez-vous vieillir ?

Dure question. Je ne vois pas comment le faire grandir, je ne sais pas trop.

Les fans de l'auteur ont pu découvrir le premier tome d'une série inédite jusque là en français, Reverend D

Comment se crée un épisode hebdomadaire de GTR, la suite de GTO ?

D'abord il faut faire un nemu (planches réalisées à la va vite pour se rendre compte de la mise en page, des dialogues etc) afin de se rendre compte de l'évolution de la série. Quand cette étape est validée, on passe alors au crayonné, puis à l'encrage et enfin au décor. Puis on s'attaque aux pages couleurs pour les pages spéciales.

Dans ces diverses taches, lesquelles préférez-vous ?

J'aime beaucoup la création du scénario, je crois bien que c'est ce que je préfère. Ce que j'aime le moins c'est de devoir me poser pour dessiner (rires)

Tokko, Rose Hip Rose... sont des série splus sombres. Songez-vous à proposer davantage de titres de ce genre ?

Je n'ai pas trop réfléchi à cela, mais pourquoi pas ?

Comment faites-vous pour rester à la page en ce qui concerne la jeunesse actuelle ?

Même si je n'ai pas eu l'occasion ces derniers temps, je vais souvent à leur rencontre. Je discute avec eux afin de me rendre compte de leur langage, de leurs idées, leurs façons de penser...

Gros plan de la dédicace grand format réalisée pour l'occasion

Remerciements aux éditions Pika, et plus particulièrement à Laure. Remerciements à Manga TV pour les photos.